Nature, sports et plein air

Un joyau sauvage des Cantons-de-l’Est

Mis à jour le 27 juin 2018

Pagayer sur la rivière Missisquoi-Nord, c’est perdre totalement la notion du temps et de l’espace.

Par Simon Diotte

Située au cœur des Cantons-de-l’Est, la rivière Missisquoi-Nord semble avoir été oubliée par la civilisation. Ce chemin d’eau de 46 km, qui relie Eastman à Highwater, près de la frontière canado-américaine, a préservé son caractère sauvage. Tout au long de son parcours, les huttes de castors sont plus nombreuses que les habitations humaines. Un décor de rêve pour une sortie en kayak à proximité de Montréal.


En compagnie de Michèle Desrochers, une bénévole de longue date pour le comité régional Missiquoi-Nord, un regroupement de citoyens qui travaille à la mise en valeur du plein air au sein des municipalités d’Eastman, Saint-Étienne-de-Bolton, Bolton-Est et Potton, je suis parti, début juin, à la découverte de cette rivière. Plusieurs mises à l’eau y ont été aménagées, bien identifiées par des affiches bleues, facilitant l’exploration de ce joyau naturel.

Nous avons mis le cap sur la portion sud de la rivière, où, promet ma guide, le décor vaut amplement le détour. Notre itinéraire : naviguer du chemin Fontaine, à Bolton-Est, sur 13 km, jusqu’au chemin Peabody, à Potton, où se trouve une sortie. Quelques jours auparavant, une pluie intense s’était abattue sur la région, nous assurant d’un niveau d’eau appréciable.

Cap sur la nature sauvage

Dès les premiers coups de pagaie, je réalise la chance que j’ai. Dans ce tronçon, la rivière Missisquoi-Nord se démarque par son parcours extrêmement méandreux et son niveau de difficulté facile. Dans les sinuosités de la rivière, des pointes de sable émergent de l’onde, permettant des accostages en vue de nous dégourdir les jambes, de pique-niquer ou encore de faire trempette. L’eau y est d’une limpidité incroyable. On s’y baigne d’ailleurs à profusion au Spa Bolton, situé plus en amont. Le décor est si intact que j’avais l’impression d’être dans un parc national.


« Regarde sur les rives, on voit des glissades de loutres »

C’est ce que me fait remarquer Michèle Desrochers, biologiste de formation aujourd’hui à la retraite. En plein jour, les observations de ces mammifères sont rares, mais à l’aube ou en fin d’après-midi, c’est le pactole. « Chaque fois que je me suis promenée au crépuscule, j’en ai vu », dit ma guide. Note à moi-même : revenir en soirée avec mon appareil photo.

L’abondance des loutres n’est pas étrangère au fait que la richesse écologique de cette rivière n’a pas été perturbée au fil du temps. La Missiquoi-Nord est même considérée un « hotspot » de biodiversité dans les Cantons-de-l’Est. Ses eaux peu profondes, qui la rendent impraticable aux bateaux moteurs, servent d’habitat à une myriade d’oiseaux et à deux espèces de tortues, la serpentine et la peinte. Ces reptiles sont d’ailleurs si nombreux dans les parages que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (MTMDET), en collaboration avec l’organisme de conservation Corridor appalachien, a aménagé récemment un passage à tortues sous la route 245, à la hauteur de l’étang Peasley. Un beau geste pour assurer la survie de ces animaux sensibles aux perturbations humaines.

À quelques kilomètres de notre point de départ, les paysages deviennent plus féériques. Jusqu’à notre point d’arrivée, nous circulons au cœur d’une forêt peuplée d’érables argentés format géant, créant une haie d’honneur au-dessus de notre petit convoi maritime. Après quatre heures de descente à un rythme très contemplatif, nous arrivons au chemin Peabody, dans la municipalité de Potton, où nous attend notre deuxième voiture pour retourner à notre point de départ.


Ailleurs, sur la rivière…

On peut aussi pagayer sur la portion nord de la rivière Missisquoi-Nord, qui coule sur 15 km, d’Eastman jusqu’au parc Duranceau, à Bolton-Est. Cette section est plus accidentée, tout en demeurant facile. Cependant, attention au niveau d’eau. En période de faibles précipitations, elle n’est pas navigable. « Sinon, vous devez marcher dans le lit de la rivière, en sautant de roche en roche. Pas agréable », avertit Marie Beaupré, directrice générale d’Action Memphré-Ouest, qui fait la promotion et la gestion des parcours de la vallée Missisquoi-Nord. Comment le savoir? À Eastman, si l’eau se situe sous la première marche de l’escalier d’accès de la mise à l’eau, le niveau est trop bas.

Entre les sections nord et sud, une série de chutes empêche la navigation sur la Missisquoi-Nord. On trouve une troisième section, plus courte, qui s’écoule de Mansonville, l’un des cinq villages de la municipalité de Potton, jusqu’au confluent de la rivière Missisquoi. Ce tronçon se canote en moins d’une heure. L’aventure peut s’allonger sur la rivière Missisquoi jusqu’à Glen Sutton. Un autre 17 km de pur plaisir, me dit-on. J’ai l’impression que mon kayak ne chômera pas cet été...

J’ai l’impression que mon kayak ne chômera pas cet été...

Pour tout savoir sur les parcours navigables sur la rivière Missisquoi-Nord, on visite missisquoinord.com.

Deux entreprises offrent des descentes en kayak, incluant une portion de la rivière Missisquoi-Nord, avec location d’embarcations et navette.

Canoë et co

Station O’Kataventures

Jetez un coup d'oeil au dernier article de Simon, qui vous raconte son séjour au Huttopia Sutton.

Simon Diotte

Journaliste indépendant et rédacteur en chef du magazine Oxygène, Simon Diotte est passionné de nature et de plein air. Ses sports de prédilection : le canot, le kayak, la randonnée pédestre et le ski de fond. S’il adore les défis sportifs, il aime aussi profiter des grands espaces en famille avec ses deux filles.
magazine Oxygène

Articles recommandés

#cantonsdelest

X

Filtres de recherche

X
Expériences gourmandes
Art, culture et patrimoine
Magasinage
Hébergement
Nature, sport et plein air
Restaurants
Routes touristiques
Sorties en famille
Spa et détente
Stations de recharge