Par Simon Diotte
Après le règne de plus d’un demi-siècle de Fred Korman, fondateur de la station, Owl’s Head est passée entre de nouvelles mains en 2018. Les nouveaux propriétaires n’ont pas perdu de temps afin de remplumer la station, y investissant près de 20 millions de dollars.
Un lifting pour la montagne
Les investissements n’ont pas touché que le bois et la brique. La montagne a elle aussi subi un « lifting ». À bord du télésiège Sommet, Mark Richardson me pointe, dès notre première remontée, les enfilades de canons à neige aux abords des pistes. « C’est notre nouveau système d’enneigement à la fine pointe de la technologie, me dit-il fièrement. Non seulement il est beaucoup moins énergivore que notre ancien système, mais il produit de la neige de bien meilleure qualité. Là où il fallait autrefois trois longues semaines pour recouvrir une piste d’un tapis blanc, il ne faut maintenant que quelques jours. »
Sur les pentes, plusieurs interventions réalisées au cours de la belle saison améliorent l’expérience de glisse. Par exemple, l’embouchure de la Lilly’s Leap, une piste sinueuse qui fait partie des favorites des lieux, a été élargie, réduisant les embouteillages au sommet lors des week-ends achalandés. La piste Kamikazee a pris du volume, facilitant l’écoulement du flot de skieurs, et la piste Colorado, une double losange, a été reconfigurée. « Elle est maintenant accessible aux skieurs intermédiaires avancés », dit mon guide, entre deux slaloms.
Le ménage a aussi été fait. Un vieux télésiège double a été démantelé et envoyé à la casse et tous les autres télésièges ont subi une mise à niveau. Seule la remontée Du lac n’a pas rouvert cet hiver, les travaux dus pour la réanimer étaient trop importants. Les billets de ski à code-barres ont aussi fait place à des cartes à puce de la compagnie montréalaise Connect&Go, qui peuvent aussi servir à acheter de multiples services, dont les repas à la cafétéria.
Malgré les millions de dollars engagés jusqu’à maintenant, la station n’a rien perdu de son âme. On aime toujours son esprit familial, la grande diversité de ses 50 pistes, son imposant dénivelé de 540 m (le 4e plus élevé du Québec) et surtout, l’unicité de ses panoramas. Devant les lunettes des skieurs défilent les étendues glacées du lac Memphrémagog, le massif du mont Orford, l’abbaye Saint-Benoît-du-Lac et Jay Peak, de l’autre côté de la frontière. C’est tout simplement merveilleux. Difficile de garder la concentration en glissant!
La station de Potton reprend tranquillement son envol. Pour le plus grand bonheur des amoureux de la glisse.