Nature, sports et plein air

Course en sentiers, vélo et prêt-à-camper au Mont-Orford

Publié le 23 avr. 2021

Fin de l’été 2020. J’avais envie de nouvelles expériences. Ça tombait bien, le parc national du Mont-Orford m’en proposait trois. Une nuitée dans une nouvelle formule de prêt-à-camper, une piste cyclable jamais explorée et un sentier corsé en vue d’assouvir ma nouvelle passion : la course en sentier. Orford, j’arrive!

Par Simon Diotte

Le pedigree du sentier des Crêtes fait peur. Sa longueur : 11,4 km aller seulement. Son dénivelé : 455 mètres, soit trois fois la hauteur du mât du Stade olympique. Le temps estimé pour le parcourir : 5 h.

Au bout de ce sentier linéaire, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Nous devons parcourir presque la même distance, à travers des pistes de ski de fond, afin de retourner à notre point de départ. À moins d’y aller à deux voitures.

Malgré la logistique complexe qu’il implique, le sentier des Crêtes, un des secteurs clés des Sentiers de l’Estrie, vaut absolument chaque foulée. En culminant les sommets du massif du mont Orford, il offre une cascade de panoramas grandioses aux randonneurs.

Des efforts pleinement récompensés

Masochiste, j’ai couru le sentier à deux reprises en moins de 24 h, testant deux approches différentes. La première, je suis parti de mon camping du Lac-Stukely jusqu’au pic de l’Ours, puis je suis revenu sur mes pas. C’est la section de l’Escalier du Nord.

Sur ce 12 km aller-retour, la montrée est dure, mais se fait par étape. Plusieurs éclaircies permettent de reprendre notre souffle et d’admirer les monts Chauve, Ham et Stoke vers le nord-est tandis qu’au pic de l’Ours, ce sont les monts Brome, Shefford, Rougemont et Yamaska qui se dévoilent au loin.

J’y suis allé en fin de journée, profitant de la lumière spectaculaire du coucher du soleil. Je fus tellement ébahi par la beauté des lieux que j’ai étiré ma sortie jusqu’à la noirceur totale. Lorsque je suis revenu à mon camping à la lumière de ma lampe frontale, seul le hululement des chouettes brisait le silence.

Quelques heures de sommeil plus tard, je me suis attaqué au sentier dans son intégralité. Après le pic de l’Ours, où se trouve le panorama le plus spectaculaire, le sentier poursuit sa chevauchée jusqu’à la station de ski. Cette portion ondulante, circulant sur des escarpements rocheux et des ponts de roches, procure d’autres points de vue réjouissants.

Lorsque le sentier débouche sur la piste de ski La Grande Coulée, nous sommes à la croisée des chemins. À droite, nous grimpons jusqu’au firmament du mont Orford. À gauche, nous redescendons à la base. J’ai choisi cette option, car une autre aventure m’attendait en après-midi: du vélo sur la piste La Cavalière.

La Cavalière, montagne russe à pédale!

Pendant longtemps, le parc national du Mont-Orford était divisé en deux. Les campeurs du secteur du Lac-Stukely ne pouvaient accéder au secteur du Lac-Fraser sans sortir du parc et vice-versa. Depuis 2019, une nouvelle piste de vélo en poussière de roche comble cette lacune.

Confession : je m’attendais à une piste monotone, essentiellement utilitaire. Je pensais passer outre, mais une garde-parc m’a convaincu de la tester. Heureusement que je l’ai écoutée. Un p’tit bijou, cette piste forestière.

Ce chemin de 10,6 km monte et descend comme une montagne russe. Des virages sinueux augmentent le plaisir de piloter. J’en ai bavé dans certaines montées, mais j’étais récompensé par les descentes. Et j’ai eu de la compagnie: deux tortues ont « tenté » de bloquer mon passage, se la coulant douce sur un tapis de roche.

J’ai pris moins de deux heures (aller-retour) pour faire la piste, puis je suis retournée, en fin de journée, jusqu’à mon camping, en passant par la colline des Pins, un autre ravissement.


Camping plus démocratique

Les formules prêt-à-camper de la Sépaq connaissent une popularité qui ne se dément pas. Par contre, la location de ces abris tout équipés, à plus de 100 $ la nuitée, n’est pas à la portée de toutes les bourses. Récemment, la Sépaq a introduit une formule plus abordable : la tente Nova, en phase d’expérimentation dans le parc national du Mont-Orford, que j’ai expérimentée.

La Nova, c’est la version épurée du prêt-à-camper Étoile. L’intérieur est spartiate. Deux lits superposés, une table à manger, une lampe et un chauffage d’appoint. À l’extérieur, sous un auvent, un brûleur et le nécessaire pour cuisiner. Ici, pas de frigo. Les clients trimballent leur glacière. La porte est en toile, à la manière d’une tente, plutôt que vitrée, comme dans l’Étoile.

J’ai aimé les nombreuses fenêtres de la Nova, qui en fait une tente super lumineuse, tout comme la cuisine 100 % extérieure. J’ai moins apprécié la porte à fermeture éclair, qu’on doit zipper et dézipper chaque fois qu’on franchit le seuil de notre tente de luxe. Rien n’est parfait en ce monde, même à Orford.

J’ai bien hâte de voir ce que l’avenir réserve à cette formule, mais la première ébauche promet. Deux tentes Nova sont en location actuellement.

Simon Diotte

Journaliste indépendant et rédacteur en chef de Géo Plein Air, Simon Diotte est passionné de nature et de plein air. Ses sports de prédilection : le canot, le kayak, la randonnée pédestre et le ski de fond. S’il adore les défis sportifs, il aime aussi profiter des grands espaces en famille avec ses deux filles.
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