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Publié le 22 sept. 2021

Celui qui a acheté son premier couteau (un Laguiole) à l’âge de 29 ans a toujours été fasciné par le premier outil de l’homme et a réalisé son rêve d’en fabriquer lui-même il y a 4 ans. Depuis, dans son atelier de Piopolis, ce « fascinateur de beaux objets », comme il aime se décrire en riant, s’adonne avec passion à son nouveau métier d’artisan coutelier forgeron.

Par Natalie Sicard

Il fait plutôt sombre quand on pénètre dans son antre de création, en plein jour. C’est que Étienne Verreault a installé sa forge - la première du village qu’il a acheté il y a deux ans - dans l’ancienne cabane à sucre sur le terrain familial. Ce dernier est situé sur le rang des Greniers, un rang du nom de celui qui a vendu la terre de 120 acres à ses parents en 1972, des Montréalais d’origine, tombés en amour avec la région et avec l’une des premières maison de Piopolis, vieille de 112 ans, dans laquelle ils se sont installés.

L’alchimiste des métaux

Si l’atelier de finition est situé dans le sous-sol de la maison familiale, ici, dans la « cabane dans le bois », le travail consiste à chauffer et à sculpter le métal sous les flammes. Il utilise le charbon minéral qui servait pour la forge traditionnelle de l’époque et qui peut atteindre jusqu’à 1000 degrés Celsius, contrairement au charbon de bois qui atteint de 800 à 900 Celsius. « C’est aussi chaud que la lave d’un volcan! » Mais il faut bien maîtriser les tisons et la technique. « Le métier de forgeron c’est de la chimie, voir de l’alchimie, et ce savoir-faire se transmet le plus souvent de père en fils ou de maître à apprenti. » Sa passion l’a amené jusqu’en France où il a œuvré pendant un an à temps plein aux côtés de Julien Maniglier, coutelier forgeron et finaliste à la populaire émission « Forged in Fire » en 2017. Avec lui il a appris les bases, pour ensuite les « forger » à sa façon.

Il fait tout de A à Z. Après avoir façonné la lame, ce qui lui prend en moyenne deux heures, il s’attaque à la finition. Il fait toujours des croquis avant de fabriquer le manche qui sera en bois local, bois franc, pommier, noyer, ou, sur demande, en bois exotique. Il coud et teint le cuir de l’étui. En général, il utilise du matériel récupéré, « c’est une valeur écologique ». D’ailleurs le métal qu’il utilise provient de ressorts à lame en acier de camions dix roues.

C’est sa conjointe Madeleine, d’origine française et installée au Québec, qui a vendu son premier couteau sur Internet. De fil en aiguille, il intègre la Corporation des Métiers d’Arts de l’Estrie et lance officiellement son entreprise, E.V. Artisan Coutelier en octobre 2020. Ses créations et ses nouvelles apparaissent sur sa page Facebook, de même que ses formations. Volubile, passionné, il maîtrise aussi bien l’art de transmettre son savoir-faire à travers divers ateliers. En individuel ou en petit groupe, il peut vous accompagner pas à pas dans la création d’un couteau de A à Z. La formation peut s’étirer sur trois jours. Ses clients viennent d’un peu partout au Québec. Il fait aussi des couteaux sur mesure, en tentant le plus possible de créer le couteau bien à vous, qui vous ressemble.

On consulte sa page Facebook pour toutes les infos! Par courriel à : oursetienne@gmail.com


Son carnet de bonnes adresses dans la région

Aux cinq sens : un site d’hébergement (ses voisins sur le rang des Greniers) à vocation écoresponsable et empreint des valeurs autochtones qui permet de vivre une immersion complète en nature; 5 yourtes nichées au cœur de la forêt, 4 tentes-hamacs, deux mini-chalets.

Le Mont Scotch Cap: entre les villages de Piopolis et Woburn, un sentier aller-retour de 2.6 kilomètres qui traverse une forêt mixte de majestueux érables et de grands conifères. Au sommet on a une vue superbe sur les montagnes frontalières des Appalaches (Montagnes Blanches) et sur les lacs des Araignées et Mégantic.

Herboristerie Apoteka à Notre-Dame-des-Bois. Une boutique qui offre des produits naturels, des plantes médicinales cultivées dans leur jardin, des conseils et ateliers autour des plantes, un bar à tisanes.

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