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Publié le 16 juin 2023
Par Ariane Arpin-Delorme
Attrapant le début des couleurs de l’automne, j’ai eu la chance, pendant trois jours, de parcourir 60 des 214 km du parcours de marche de La Voie des Pèlerins de la Vallée. Accompagnée de mon amie Véronique, j’ai choisi de découvrir des coins des Cantons-de-l'Est qui m’étaient encore inconnus... ceux de la région de Coaticook!
Nous laissons notre voiture au centre du village de Sainte-Edwidge. Déjà fébriles à l’idée de passer les trois prochains jours ensemble, Véronique et moi entreprenons notre expédition, bâtons de marche en main. Sous un ciel bleu radiant, nous longeant des champs de maïs et de cultures verdoyantes, des méandres de rivières et d’innombrables plantations de sapins. Nous avons tellement de choses à nous raconter que le temps passe vite! Quelques côtes bien pentues nous rappellent notre petit manque d’entrainement. À la fin de la journée, René, notre hôte, nous accueille juste avant notre entrée dans Saint-Malo, considéré comme le plus haut village en altitude au Québec (640 m). C’est l’une des premières fois que nous logeons ainsi en maison privée. Un souper copieux et de belles discussions nous attendent. Nous apprenons entre autres que René est l’instigateur de la Voie des Pèlerins et qu’il a été inspiré par ses expériences vécues le long des chemins de Compostelle en Europe.
Nous commençons la journée par la traversée du superbe village de Saint-Malo avec un arrêt à l’épicerie-gîte Pour Croissant Faire pour goûter aux fameux croissants tout frais sortis du four. Puis, nous montons au sommet de la tour d’observation La Montagnaise. Le temps est assez dégagé pour y apercevoir le mont Mégantic et son observatoire.
Du haut du chemin Gore, à l’approche du village de Saint-Venant-de-Paquette, la vue est époustouflante! Ma deuxième visite dans ce village m’enchante tout autant que la première. Ici, prairies, boisés, montagnes et vallées composent le décor. Construite en 1877, l’église du village, devenue depuis le début des années 2000 un Musée-église, fait aussi la fierté des Paquettevilliens. On constate le remarquable dynamisme des habitants à la Maison de l’Arbre (où on nous sert un lunch gastronomique) et sur le Sentier poétique, un parcours qui met en valeur les poètes de chez nous.
Après un repas franchement surprenant, nous poursuivons notre route vers le cadre enchanteur d'East Hereford. La proximité avec la frontière américaine en a fait un lieu de transit recherché à l’époque. Aujourd’hui, les sentiers pédestres de la Forêt communautaire Hereford, qui donne accès au mont Hereford (875 m) et à la chute à Donat, ainsi que les sentiers de vélo de montagne de Circuits Frontières font revivre l’endroit. Après avoir traversé de multiples plantations de sapins, nous arrivons enfin au village de East Hereford sous la pluie. Heureusement que notre hôte Jeannine a la bonne idée de venir nous chercher en voiture afin de nous éviter de marcher davantage pour se rendre chez elle. Une belle surprise!
Après un déjeuner trop copieux et une bonne jase avec nos sympathiques hôtes, nous débutons l’ascension du mont Hereford par le sentier pédestre Neil-Tillotson. Les feuillus colorés de jaunes et la température fraîche d’une petite bruine m’apaisent. Au sommet, des panneaux d'interprétation permettent de reconnaître le patrimoine naturel de la région et l’histoire de la montagne. Nous dînons en profitant de la vue avant de redescendre vers Saint-Herménégilde par le chemin carrossable Centennial Drive.
À la source de la rivière Moe, sur la route panoramique 141 et au sommet du mont Hereford, Saint-Herménégilde s’offre à la vue avec ses collines, ses forêts, sa montagne et ses quatre lacs. L’endroit est aussi fréquenté par les ornithologues amateurs. Située légèrement en retrait de la route, l'église vaut aussi le détour. C’est ici que se termine notre périple. René nous attend afin de nous ramener à notre voiture à Saint-Edwidge. Et c’est le cœur gros que nous reprenons la route vers Montréal.
Psst! Afin de boucler le tout en beauté, je vous conseille d’envisager de passer la nuit à Saint-Herménégilde au gîte du Ranch St-Hubert et de profiter de leur spa.
Tout au long de notre parcours, nous avons croisés plusieurs haltes de La Voie des Pionniers, où nous avons pu entendre l’histoire de certains pionniers de la région : Georgianna Lizotte-Ouellette à Saint-Malo, Hermine Malouin-Lefebvre à St-Venant-de-Paquette, Thomas Van Dyke à East Hereford et Marie-Marthe Paquin-Crête à Saint-Herménégilde.
Parcours : une boucle de 214 km qui traverse les 12 municipalités de la Vallée de la Coaticook.
Itinéraire : le trajet complet est suggéré sur 12 jours avec des journées entre 13 et 21 km de marche.
Préparation : l’organisation est libre. Vous devez faire vos réservations vous-même à l’aide d’outils de planification remis à la suite de l’inscription, dont le carnet passeport du marcheur.
Signalisation : le parcours est tout de même très bien indiqué et des Amis du circuit vous accueillent sur leurs bancs ou pour vous offrir une pause eau ou toilette.
Hébergement : gîtes, campings et maisons privées.
Grande amatrice de randonnée, je n’ai personnellement pas senti le besoin de vraiment m’entraîner. Quoique le parcours de La Voie des Pèlerins de la Vallée s’adresse à tous, je conseille de prendre le temps d’aller marcher préalablement deux-trois fois par semaine pendant quelques mois et en choisissant des sentiers offrant un minimum de dénivelé. Portez un sac à dos assez rempli afin de vous habituer. À noter que marcher quelques jours sur une route plate – de terre ou asphaltée – peut être plus difficile sur le corps que de marcher sur des sentiers en forêt suivant différents dénivelés et obstacles.
Après avoir marché sur trois autres parcours de type « Compostelle » dans la toujours magnifique région des Cantons-de-l’Est, j’avais une bonne idée de ce qui m’attendait. En revanche, la nouveauté pour moi avec La Voie des Pèlerins de la Vallée fut le principe sous-donations (donativo) chez certaines maisons privées. Le contact avec les hôtes peut aussi être différent, mais tout aussi enrichissant. Enfin, je crois que suivant notre état d’esprit du moment, chaque « pèlerinage » a une nature et quête différente. Je sais que pour moi la randonnée et la marche me permettent toujours de décrocher et de faire le vide.
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